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Interview d’un membre du cluster « Design with Sense »

Découvrez les 3 questions et réponses de Kim Hex.
Kitchen with Sense, Cuisines circulaires

1. Bonjour Kim, et merci de nous recevoir. Alors, il y avait Design with Sense qu’on connaît bien et voilà maintenant Kitchen with Sense. De quoi s’agit-il ?

Design With Sense poursuit l’ambition de devenir le premier cuisiniste du réemploi en proposant une vraie alternative aux cuisines neuves. Nous visons le développement de 2 à 3 gammes de cuisine à impact positif dans les deux prochaines années. En fait, c’est un projet dans le projet. Dans le cadre du confinement, les gens sont beaucoup restés chez eux et ont vraiment pris conscience de l’importance d’investir les espaces de vie à la maison. On est donc passé de quelques demandes ponctuelles pour des cuisines à un très grand nombre de demandes pour ces espaces en particulier. Dès lors, pour répondre à cette demande croissante, il a fallu que nous nous organisions de notre côté, en particulier parce que nos aménagements intérieurs sont évidemment toujours réalisés sur-mesure. Le fait est que nous travaillons exclusivement en réemploi, ce qui exclut de fait toute standardisation de la production. Nous dépendons des matériaux que nous récupérons, de leur état, de leur nature, de leurs dimensions, etc. Nous devons donc toujours adapter nos projets à ce dont nous disposons comme matériaux récupérés. L’autre point important c’est que nous avons une approche qu’on pourrait qualifier de conception inversée, c’est-à-dire qu’on part de la matière pour dessiner nos projets, ce qui là aussi exige une adaptation du projet.

Et donc, in fine, l’objectif du projet Kitchen with Sense, c’est de tendre vers une forme de démocratisation de cette offre, notamment en essayant de standardiser ce qui n’est pas naturellement standardisable de manière à positionner une véritable offre de cuisiniste en réemploi en créant une véritable filière de production circulaire pour ce produit assez spécifique qu’est la cuisine.

Et donc, Kitchen with Sense, c’est un peu tout ça, un gros projet logistique et technique, pour lequel nous bénéficions d’ailleurs du soutien de la Région bruxelloise dans le cadre de l’appel à projets Be.Circular.

2. Sacré projet, effectivement. Et, pour le mener à bien, avez-vous établi des partenariats ? Ou prévoyez-vous de le faire ?

Absolument. Tout d’abord, pour tout ce qui concerne les appareils électroménagers des cuisines qu’on installe. On essaie évidemment de conserver les matériels existants mais lorsqu’il faut aussi les changer, nous essayons de proposer des éléments reconditionnés, par exemple. Et puis, dans les matériaux eux-mêmes aussi. Parce qu’on se sert aussi des matériaux recyclés et c’est ainsi, par exemple, qu’on a déjà travaillé avec l’entreprise bruxelloise Bel Albatros en utilisant leurs panneaux de plastique recyclé que les clients aiment aussi beaucoup. Au-delà de ces partenariats pour des matériaux, on développe aussi des collaborations au niveau technique, pour du fraisage numérique, par exemple, pour lequel nous ne sommes pas équipés, ou pour de l’encollage qu’on fait faire ailleurs. Et pour tout cela, on tient à développer des solutions durables, y compris dans le temps, c’est-à-dire en fin de compte des cuisines solides et résistantes.

3. Et vos autres projets ?

On en a beaucoup, c’est vrai. On vient notamment de créer la coopérative, en juin dernier. C’est donc assez récent et, donc, l’un de nos grands projets, c’est de la faire vivre, notamment en perfectionnant notre fonctionnement sous cette forme. On a déjà une certaine expérience de la gouvernance partagée que l’on pratique depuis sept ans mais le modèle coopératif impose aussi des modes de fonctionnement spécifiques qu’on doit mettre en place. Pour ça, on va beaucoup voir ce que font les autres, notamment au sein du cluster circlemade.brussels ou de CoopCity (entrepreneuriat social), pour apprendre et élaborer nos propres outils de gestion.

Et puis l’autre grand chantier du moment, c’est le projet de développement de l’activité textile au sein de Design with Sense. Nous avons en interne quelqu’un qui maîtrise les techniques de garnissage et on réfléchit pour voir comment créer une filière de garnissage d’ameublement en textiles recyclés ou de réemploi. Et on s’est rendu compte que la filière textile c’est vraiment compliqué, en particulier pour trouver les matériaux durables dans le temps. Là-aussi, c’est un projet dans le projet. On vient juste de démarrer avec l’espoir que ça va marcher, bien sûr.

Mais bon, la priorité pour les années à venir, c’est Kitchen with Sense, même si on a plein d’autres idées.

4. Du coup, j’imagine que faire partie de circlemade.brussels, ce doit être important pour vous, n’est-ce pas ?

Très clairement. C’est d’abord l’un des meilleurs moyens pour être identifiés comme acteurs de l’économie circulaire à Bruxelles. Et pour nous, c’est très important cette affirmation. Et puis circlemade.brussels, c’est aussi un formidable réseau, des gens qu’on rencontre et qui ont les mêmes valeurs que nous, des partenariats et des collaborations dont on peut avoir besoin. Enfin, c’est le meilleur moyen pour savoir ce qui se fait ailleurs dans le secteur. Quand on développe son activité, on est vite le nez dans le guidon et c’est super important de prendre le temps parfois d’en sortir et de voir ce que font les autres, d’observer les tendances, etc. C’est aussi comme ça qu’on améliore ses pratiques.