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Green Fabric, le FabLab Textile et Slow Fashion – 4 Questions à Valentine Fruchart

1.Bonjour Valentine, et merci de nous accueillir. Première question, Green Fabric, c’est quoi exactement ?

Alors, Green Fabric, c’est un atelier créatif qui comporte en fait 4 grands pôles. Il y a, tout d’abord, un FabLab textile, c’est-à-dire un atelier où on mutualise l’accès à des machines de fabrication textiles, ensuite on a un espace de coworking dédié aux créatrices et aux créateurs, puis une offre d’ateliers créatifs pour le grand public, et enfin, on a mis en place une mercerie de seconde main.

Et donc, on propose nos services à deux types de publics. Le grand public, en premier lieu, qui peut venir apprendre les techniques créatives mais qui peut aussi, bien sûr, venir faire ses achats à la mercerie. Et notre second public, ce sont les créatrices et les créateurs qui eux peuvent disposer des espaces de coworking et, bien sûr, de l’ensemble des machines mutualisées du FabLab. C’est souvent très pratique car les machines dont on parle sont souvent des machines très onéreuses, d’où l’intérêt de cette mutualisation. Et puis, point important, on assure bien entendu la formation à ces machines.

Et aussi, ce qu’il faut dire, c’est que l’accès à ces équipements est assez facile. On peut ainsi en disposer pour une heure ou pour une demi-journée, par exemple, mais on a aussi des formules d’abonnement pour celles et ceux qui veulent venir de manière plus régulière.

2.Un FabLab Textile, c’est aussi un dispositif important pour développer une mode plus circulaire. C’est aussi dans cet esprit que vous l’avez pensé ?

Oui, très clairement ! L’idée du projet à la base, c’était vraiment de proposer des solutions pour lutter contre la fast fashion et ses dérives. En mettant aussi bien des outils que des espaces à disposition des créatrices et des créateurs locaux, on veut vraiment développer des filières de production qui soient locales et vertueuses. Green Fabric, c’est donc un écosystème de collaboration et de production qui est mis à leur disposition.

Et puis, il y a aussi la partie pour le grand public. Dans le cadre des ateliers, qui sont d’ailleurs donnés par les créatrices et les créateurs, on tient à sensibiliser aux questions à la fois environnementales et sociales de la fabrication. Parce que quand on apprend à coudre, on se rend vraiment compte de ce que ça demande comme travail, comme matière première, etc. Et donc, ça permet de redonner de la valeur à ces objets textiles.

3.On comprend que l’économie circulaire est vraiment au cœur de ce projet. Comment ça se passe concrètement ?

Alors, il y a la partie FabLab dont on a parlé. Et puis il y a aussi la mercerie de seconde main qui est quelque chose auquel on tient beaucoup. Dès le début, on voulait travailler avec des matériaux de récupération dans le cadre des ateliers, ne fut-ce que parce que la première fois qu’on coud quelque chose, ce n’est pas toujours parfait ou même mettable. Du coup, autant s’exercer avec des matières qui étaient destinées à être jetées.

Et puis les créatrices et les créateurs qui sont en résidence et qui donnent ces ateliers sont aussi sélectionné·e·s en fonction du caractère durable de leur démarche. On veut vraiment éviter de reproduire les schémas problématiques du secteur.

Et donc, au début, c’était surtout une ressourcerie de matériaux de récupération pour les ateliers mais on a accumulé tellement de choses qu’on a créé cette mercerie de seconde main qui fournit ce matériel et ces produits aux créatrices et créateurs, à celles et ceux qui viennent aux ateliers mais aussi à tous ceux qui souhaitent en profiter.

Et on y trouve vraiment des belles choses. Pour l’essentiel, ce sont des tissus et du matériel qui nous sont donnés par des particuliers, souvent des couturières qui arrêtent leur activité, pour des questions d’âge, par exemple. Et puis, il y a bien sûr, tout ce qu’on trouve dans une mercerie : du fil, des fermetures éclair, des boutons par milliers… on a vraiment tout ce qu’il faut.

4.Être membre de circlemade.brussels, ça signifie quoi pour Green Fabric ?

Pour nous, c’est d’abord une vraie reconnaissance de la valeur circulaire et durable de notre projet. Et puis ça nous a aussi permis de rencontrer d’autres projets super intéressants. Et enfin, ce qu’on a beaucoup apprécié, c’est le soutien pratique et très concret qu’on y a trouvé. Les ateliers, les évènements, tout ça.

Mais, surtout, c’est cette impression de se sentir liés à d’autres acteurs avec lesquels on a envie de partager des choses et qu’on n’a pas forcément l’occasion ou le temps de rencontrer dans d’autres conditions.

Et d’ailleurs, ce qu’on veut leur dire, c’est qu’ils viennent nous voir ! On a plein de machines, d’outils, de matières et de ressources qui sont à leur disposition. Et puis, bien sûr aussi, nos créatrices et créateurs qui peuvent aider à développer des projets. Nos portes vous sont grandes ouvertes.